• Jacques Brel
    Le plat pays

    Paroles et Musique: Jacques Brel 1962
    © 1964 Barclay - Ed. Semi/Plouchenel


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    Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
    Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
    Et de vagues rochers que les marées dépassent
    Et qui ont à jamais le cœur à marée basse
    Avec infiniment de brumes à venir
    Avec le vent de l'est écoutez-le tenir
    Le plat pays qui est le mien

    Avec des cathédrales pour uniques montagnes
    Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
    Où des diables en pierre décrochent les nuages
    Avec le fil des jours pour unique voyage
    Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
    Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir
    Le plat pays qui est le mien

    Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu
    Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
    Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu
    Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
    Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
    Avec le vent du nord écoutez-le craquer
    Le plat pays qui est le mien

    Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
    Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot
    Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
    Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
    Quand le vent est au rire quand le vent est au blé
    Quand le vent est au sud écoutez-le chanter
    Le plat pays qui est le mien.

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  • Jacques Brel
    La quête

    Musique: Jacques Brel
    autres interprètes: Jean-Sébastien Lavoie (2004,"Je me souviendrai")


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    Rêver un impossible rêve
    Porter le chagrin des départs
    Brûler d'une possible fièvre
    Partir où personne ne part

    Aimer jusqu'à la déchirure
    Aimer, même trop, même mal,
    Tenter, sans force et sans armure,
    D'atteindre l'inaccessible étoile

    Telle est ma quête,
    Suivre l'étoile
    Peu m'importent mes chances
    Peu m'importe le temps
    Ou ma désespérance
    Et puis lutter toujours
    Sans questions ni repos
    Se damner
    Pour l'or d'un mot d'amour
    Je ne sais si je serai ce héros
    Mais mon cœur serait tranquille
    Et les villes s'éclabousseraient de bleu
    Parce qu'un malheureux

    Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
    Brûle encore, même trop, même mal
    Pour atteindre à s'en écarteler
    Pour atteindre l'inaccessible étoile.

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  • Râleuse en général sur : la vie que nous fait l Europe ,
    -A juste titre , (voir mes articles), et plutôt rétro dans le choix des poésies comme vous avez pu le juger ,
    Mais j aime l humain en général et sans distinction de races ou de couleurs , je ne vais pas vous raconter ma vie , juste vous dire que je suis peace and love ,
    bonne journée :)

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  • Auprès de mon arbre
    (Georges Brassens)
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    J'ai plaqué mon chêne
    Comme un saligaud
    Mon copain le chêne
    Mon alter ego
    On était du même bois
    Un peu rustique un peu brut
    Dont on fait n'importe quoi
    Sauf naturell'ment les flûtes
    J'ai maint'nant des frênes
    Des arbres de judée
    Tous de bonne graine
    De haute futaie
    Mais toi, tu manque à l'appel
    Ma vieille branche de campagne
    Mon seul arbre de Noël
    Mon mât de cocagne

    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    M'éloigner d' mon arbre
    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    Le quitter des yeux

    Je suis un pauvr' type
    J'aurais plus de joie
    J'ai jeté ma pipe
    Ma vieill' pipe en bois
    Qu'avait fumé sans s' fâcher
    Sans jamais m'brûlé la lippe
    L'tabac d'la vache enragée
    Dans sa bonn' vieill' têt' de pipe
    J'ai des pip's d'écume
    Ornées de fleurons
    De ces pip's qu'on fume
    En levant le front
    Mais j'retrouv'rai plus ma foi
    Dans mon coeur ni sur ma lippe
    Le goût d'ma vieill' pipe en bois
    Sacré nom d'un' pipe

    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    M'éloigner d' mon arbre
    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    Le quitter des yeux

    Le surnom d'infâme
    Me va comme un gant
    D'avecques ma femme
    J'ai foutu le camp
    Parc' que depuis tant d'années
    C'était pas un' sinécure
    De lui voir tout l'temps le nez
    Au milieu de la figure
    Je bas la campagne
    Pour dénicher la
    Nouvelle compagne
    Valant celles-là
    Qui, bien sûr, laissait beaucoup
    Trop de pierr's dans les lentilles
    Mais se pendait à mon cou
    Quand j'perdais mes billes

    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    M'éloigner d' mon arbre
    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    Le quitter des yeux

    J'avais un' mansarde
    Pour tout logement
    Avec des lézardes
    Sur le firmament
    Je l'savais par coeur depuis
    Et pour un baiser la course
    J'emmenais mes bell's de nuits
    Faire un tour sur la grande ourse
    J'habit' plus d' mansarde
    Il peut désormais
    Tomber des hall'bardes
    Je m'en bats l'oeil mais
    Mais si quelqu'un monte aux cieux
    Moins que moi j'y paie des prunes
    Y a cent sept ans qui dit mieux,
    Qu' j'ai pas vu la lune

    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    M'éloigner d' mon arbre
    Auprès de mon arbre
    Je vivais heureux
    J'aurais jamais dû
    Le quitter des yeux



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  • Léo Ferré
    C'est extra

    1969


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    Une robe de cuir comme un fuseau
    Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
    Et dedans comme un matelot
    Une fille qui tangue un air anglais
    C'est extra
    Un moody blues qui chante la nuit
    Comme un satin de blanc d'marié
    Et dans le port de cette nuit
    Une fille qui tangue et vient mouiller

    C'est extra c'est extra
    C'est extra c'est extra

    Des cheveux qui tombent comme le soir
    Et d'la musique en bas des reins
    Ce jazz qui d'jazze dans le noir
    Et ce mal qui nous fait du bien
    C'est extra
    Ces mains qui jouent de l'arc-en-ciel
    Sur la guitare de la vie
    Et puis ces cris qui montent au ciel
    Comme une cigarette qui brille

    C'est extra c'est extra
    C'est extra c'est extra

    Ces bas qui tiennent hauts perchés
    Comme les cordes d'un violon
    Et cette chair que vient troubler
    L'archet qui coule ma chanson
    C'est extra
    Et sous le voile à peine clos
    Cette touffe de noir jésus
    Qui ruisselle dans son berceau
    Comme un nageur qu'on attend plus

    C'est extra c'est extra
    C'est extra c'est extra

    Une robe de cuir comme un oubli
    Qu'aurait du chien sans l'faire exprès
    Et dedans comme un matin gris
    Une fille qui tangue et qui se tait
    C'est extra
    Les moody blues qui s'en balancent
    Cet ampli qui n'veut plus rien dire
    Et dans la musique du silence
    Une fille qui tangue et vient mourir

    C'est extra
    C'est extra
    C'est extra
    C'est extra

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